Les 7 piliers de l'économie circulaire

L'économie circulaire est un modèle économique qui vise à réduire l'impact environnemental des entreprises et à améliorer leur impact social. Elle repose sur 7 piliers qui visent à maximiser l'utilisation des ressources et à minimiser les déchets.

Approvisionnement durable

Le premier pilier de l'économie circulaire est l'approvisionnement durable, qui consiste à acheter des matières premières et des biens de manière responsable, en prenant en compte leur impact sur l'environnement et l'aspect social. Il s'agit de favoriser l'achat de produits issus de sources viables et éthiques, et de minimiser l'achat de produits issus de sources fossiles ou impossible à revaloriser.

Cela implique une exploitation efficace des ressources renouvelables ou non renouvelables en limitant les rebuts d'exploitation et en limitant l'impact sur l'environnement. Les industriels doivent également adopter des pratiques qui réduisent les externalités sociales et environnementales liées à l'exploitation des ressources naturelles. La raréfaction des ressources et la hausse du coût des ressources impliquent que les entreprises soient plus conscientes des défis environnementaux pour rester viables.

L'économie circulaire soutient ce mouvement en cherchant à satisfaire le bien-être des individus tout en préservant les ressources naturelles.

Écoconception

Le deuxième pilier est l'écoconception, qui consiste à concevoir des produits de manière à minimiser leur impact environnemental tout au long de leur cycle d'utilisation, de la production à la fin de vie.

L'écoconception, défini par la norme ISO/TR 14062 en 2002 et par l'Union Européenne en 2009 comme "l'intégration des caractéristiques environnementales dans la conception du produit", est un pilier fondamental de l'économie circulaire. Il s'agit d'une démarche d'innovation qui permet aux sociétés de renforcer leur compétitivité et d'anticiper les nouvelles réglementations en matière de développement durable. L'éco-conception prend en compte l'intégralité du cycle de vie d'un bien, depuis les matières premières jusqu'au recyclage, en passant par la durée de vie, les réparations et les méthodes de fabrication. Elle vise à minimiser l'impact environnemental du produit et à prolonger sa durée de cycle en utilisant moins de ressources naturelles et en réduisant les déchets.

Cela implique de prendre en compte l'ensemble des impacts environnementaux des beins et matières, tels que l'utilisation de ressources, l'énergie, l'eau et les émissions de gaz à effet de serre, et de chercher à les réduire au maximum. Les acteurs économiques, tels que les producteurs de biens et de services, peuvent tirer profit d'une démarche d'éco-conception en optimisant les quantités et les types de matières premières utilisées, en prévoyant la réutilisation de sous-systèmes et en facilitant le recyclage. En utilisant des composants non-toxiques, les produits peuvent être déconstruits facilement à la fin de leur usage et ainsi être réutiliser ou revaloriser avec leurs composants ce qui fait le coeur de l'économie circulaire.

Écologie industrielle

Le troisième pilier est l'écologie industrielle et territoriale (EIT), qui consiste à optimiser l'utilisation des ressources et à minimiser les déchets au sein d'un site de production et sur un territoire donné. Il s'agit de mettre en place des synergies entre les sites de production du territoire, de mutualiser les ressources et de développer des éco-systèmes industriels durables.

Cet échange circulaire de flux entre tous les acteurs permet l'égalité entre chaque et le partage durable des ressources.

Elle encourage l'échange de flux de ressources telles que l'eau industrielle, les déchets et les sous-produits, ainsi que l'énergie. L'EIT peut également stimuler la détection de nouvelles activités en permettant la mise en place de partenariats entre industriels. Les entreprises peuvent également bénéficier de la mutualisation de services, comme la gestion collective des déchets, la collecte et la réutilisation de l'eau pluviale, la mise à disposition d'espaces de stockage, le gardiennage et l'entretien des espaces verts. De plus, les entreprises peuvent partager des équipements, des ressources humaines et optimiser les flux logistiques. L'EIT a une dimension territoriale qui implique la coopération et la transversalité entre les différents acteurs économiques et les fonctions territoriales, que ce soit en milieu urbain ou rural. En se concentrant sur les symbioses industrielles et les dynamiques territoriales, l'EIT peut aider à émerger et à pérenniser les projets d'économie circulaire.

Économie de la fonctionnalité

Le quatrième pilier est l'économie de la fonctionnalité, qui consiste à se concentrer sur l'emploi des articles ou services plutôt que sur leur possession. Cela peut se faire par la location, la mise à disposition ou l'abonnement, plutôt que par l'achat. Cela permet de maximiser l'utilisation des biens et de minimiser les déchets en fin de vie.

Les produits restent la propriété du producteur et les échanges économiques se basent sur le paiement d'une valeur d'usage par les utilisateurs.Ce modèle économique vise à développer des solutions pérrennes et collaboratives en mettant en commun des usages pour satisfaire des besoins tout en limitant les impacts négatifs.

L’économie de la fonctionnalité est un concept en vogue et qui rencontre un intérêt croissant auprès du secteur de l'industrie et des consommateurs. Les entreprises peuvent ainsi réduire leurs coûts d’achat et d’entretien de biens matériels tout en bénéficiant de services de qualité et de garanties. Pour les consommateurs, cela peut signifier avoir accès à des produits de haute qualité à un coût inférieur à celui de l’achat d’un produit similaire, tout en ayant une alternative plus écologique à la possession d’un bien matériel. L’économie de la fonctionnalité est encore en développement et son champ d’application peut varier selon les secteurs. Toutefois, il a le potentiel de devenir un modèle économique important dans la transition vers une économie plus durable et plus circulaire.

Consommation responsable

Le cinquième pilier est la consommation responsable, qui consiste à encourager les consommateurs à acheter de manière réfléchi, en prenant en compte l'impact environnemental et social de leurs achats.

Les entreprises sont de plus en plus conscientes de cette tendance et tiennent compte de critères supplémentaires, tels que l'affichage environnemental, la proximité et les labels territoriaux, lors de leurs processus d'achat. Cela les aide à obtenir des produits éco-conçus de meilleure qualité, à faire des économies à long terme et à renforcer leur image auprès des consommateurs. Les consommateurs, quant à eux, peuvent également se baser sur des critères tels que les impacts sanitaires et sociaux pour effectuer leurs choix d'achat. La consommation responsable implique la prise en compte des dimensions sociales, économiques et environnementales de la consommation, en soutenant des pratiques telles que la consommation durable, la connaissance de l'origine des produits et le développement des circuits courts. Cela favorise l'environnement, la société et l'économie locale.

Les industriels peuvent jouer un rôle clé dans la promotion de la consommation responsable en adoptant des pratiques durables et en incitant les consommateurs à faire de même. Les termes liés à l'économie circulaire tels que "déchets réduits", "ressources renouvelables" et "systèmes fermés" sont également importants pour les industriels soucieux de la consommation responsable.

Allongement de la durée d'usage

Le sixième pilier est l'allongement de la durée d'usage, qui consiste à prolonger la durée de vie des denrées et articles en les réparant, en les entretenant ou en les remettant à neuf. Cela permet de maximiser l'usage des produits et de minimiser les déchets en fin de vie.

L'allongement de la durée d'utilisation des produits est un élément clé de l'économie circulaire. La réparation, la réutilisation, le réemploi, la vente d'occasion et le don sont des moyens de limiter la production de nouveaux biens et de préserver les ressources.

La réparation est un secteur clé employant 150 000 personnes en France, mais qui connaît un recul depuis 2010. La promotion de l'éco-conception, la sensibilisation des consommateurs, la valorisation des métiers de la réparation et le développement de plateformes de référencement sont recommandés pour relancer ce secteur.

En tant que collectivité, il est important de sensibiliser les usagers à l'entretien des équipements et à l'achat d'occasion, etc.

Recyclage, fin de vie produit

Le septième et dernier pilier est le recyclage et la fin de vie des produits, qui consiste à valoriser les déchets en fin de vie en les réutilisant, en les recyclant ou en les valorisant autrement. Cela permet de maximiser l'emploi des ressources et de minimiser les déchets en fin de vie.

Le recyclage de fin de vie de biens est un élément clé de l'économie circulaire, qui vise à remplacer le modèle linéaire d'extraction, production, consommation et élimination des déchets. 

Le recyclage est un moyen de traitement des déchets et une source de ressources, placé après la prévention et le réemploi dans la hiérarchie des modes de traitement. L'économie circulaire peut contribuer à lutter contre le changement climatique, à réduire la pénurie de ressources et à améliorer la durabilité des entreprises. En tant qu'industriel, pour mettre en œuvre l'économie circulaire, il est important de développer une stratégie qui repose sur les performances, les aspirations et les pratiques commerciales actuelles de l'entreprise. Cela peut inclure l'évaluation et le développement d'options, la mise en œuvre et le développement d'essais, la certification environnementale et la mise en œuvre de solutions de fin de vie, telles que les programmes de reprise de produits, les conseils de recyclage et de réutilisation et les audits de déchets.

Il est important de souligner que ces 7 entités sont étroitement liés et doivent être mis en œuvre de manière cohérente pour atteindre les objectifs de réduction de l'impact environnemental et d'amélioration de l'impact social.

Selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'adoption de l'économie circulaire par les entreprises du secteur industriel pourrait permettre de réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre et de créer jusqu'à 600 000 emplois en Europe d'ici à 2030.